Cette nuit semblait pourtant comme toutes les autres lorsque tout a commencé. Maman m'avait poursuivit dans tout le palais comme chaque soir afin de me coucher. Ce n'était qu'un jeu bien sûr, notre jeu... Ce moment sacré que je partageais avec elle je n'arrive d'ailleurs pas à l'oublier. Non je ne le peux pas. Elle était si belle dans sa grande robe blanche, son sourire si doux, son regard si tendre... Elle était la plus belle des femmes de notre monde. Je crois que c'est ce qui m'a le plus horrifié, son visage ensanglanté tomber lourdement devant moi dans un souffle assourdit par les explosions qui grondaient tout autour. Je n'ai pas compris ce qu'il se passait et pourtant, ma mère venait de mourir là, devant moi. Petit, inconscient, j'étais resté là, figé par la peur, par la douleur, je la regardais alors que je réalisais seulement ce qui était en train de ce passer. Ma mère était morte... Je ne pu m'empêcher de lâcher un cri, ce cri qui déclencha d'ailleurs cette onde de choc autour de moi. Tous volèrent, ces ennemis qui étaient venu nous éradiquer. C'est surement ce qui me sauva la vie pourtant je ne bougeais toujours pas, à genou, je marchais à 4 pattes pour rejoindre ma mère en pleurant, tentant en lui secouant le bras, puis l'épaule de la réveiller désespérément. Mais je rêvais... Les yeux encore ouverts, rivés sur moi, c'est un bras fort qui vint m'enlacer pour me soulever afin de prendre la fuite. C'était Ian... Mon gardien. Je hurlais qu'il me lâche pour que je retourne la rejoindre, je hurlais de rage qu'il aille chercher ma mère elle aussi. Je savais au fond de mes jeunes années qu'elle était morte mais je ne voulais pas le réaliser alors je l'implorais encore et toujours dans des cris désespérés. Il n'en fit rien et continua sa route vers l'extérieur pour me sortir de là.

Du paradis où je vivais, en une fraction de seconde voilà que j'étais entré aux enfers. Du sang, des morts, du feu, de la violence et de l'horreur. Voilà tout ce que je voyais autour de moi. Nos gardiens tentaient tant bien comme mal de contenir les envahisseurs mais ils tombaient les uns après les autres pour ne pas avoir été préparés à ça. Les yeux trempés de larmes, je regardais impuissant le carnage autour de moi dans les bras de Ian qui courrait pour me mettre à l'abri. Je n'avais pourtant qu'une envie, rentrer au palais, récupérer ma mère et retrouver mon père, où était mon père ? Je ne savais pas, je ne savais rien... Une attaque ennemi vint me séparer de mon gardien dans un choc violent qui nous plaqua tout deux au sol. Mon coude et ma jambe saignait, j'avais encore plus mal, Ian lui se battait pour moi. Mais les ennemis de plus en plus nombreux, il m'ordonna de fuir. J'hésitais, mes jambes ne voulaient plus bouger, je voulais rentrer à la maison et pourtant, dans un ultime cri enragé qu'il me lança, je finis par obéir. Sans savoir où j'allais, je courais encore et toujours même si mon cœur ne le pouvait plus, je courais... Perdu, épuisé, je finis par chuter ventre à terre. C'est là que je me suis retrouvé à ses pieds. Mes yeux se posèrent d'abord sur le cadavre qui m'avait fait perdre équilibre avant de doucement se tourner vers la sombre silhouette qui se tenait devant moi. C'était elle... Alexia. Déboussolé, je me suis relevé pour prendre sa main afin qu'elle me suive dans une nouvelle course effrénée mais elle ne bougea pas. Je ne comprenais pas, pourquoi son visage était si noir, pourquoi avait-elle autant de sang sur le corps ? Le regard désorienté, je cru comprendre un instant malgré que je ne pouvais y croire. Un pas en arrière, je sentais qu'il fallait que je la fuie, elle, celle qui fut pourtant ma meilleure amie. Pourtant, son regard si menaçant vint à fondre alors qu'elle me prie le bras pour m’emmener avec elle. C'est sans montrer la moindre résistance que je la suivis... C'est dans un coin caché qu'elle me cacha avant de repartir sans même me dire adieu. Pourquoi avait-elle fait ça ? Je ne le savais pas, trop jeune, tout dépassait l'esprit d'enfant que j'étais et impuissant, je ne pouvais que suivre ce qu'elle me demandait d'un geste. Je ne l'ai plus jamais revu après ça...


Je ne sais trop pourquoi je continuais de l'attendre, d'attendre qu'elle revienne pour me guider. J'avais besoin d'elle, besoin qu'elle soit près de moi. Elle avait toujours été chère à mon cœur... Je me souviens encore du jour où je lui avais demandé de devenir ma Princesse. L'innocence de l'enfance nous fait oser bien des choses. Je crois que mon petit cœur découvrait ce qu'était l'amour même s'il ne savait pas très bien quel en était les limites. Pour lui prouver mes sentiments, c'est un petit bracelet fait de mes mains que je lui avait offert je m'en souvient... Souvenir balayé par des cris horrifiés là-bas, loin de moi. Pourquoi j'y suis allé ? Je ne sais pas, je voulais sauver de cette peur la personne qui hurlait, je voulais sauver sa vie du haut de mes 11 petits ans. Sans regarder autour de moi je me mis à courir vers ce son douloureux que j'entendais vaguement face à moi. C'est un mur d'eau qui vint me stopper. Mon père était là. Le voir soulageait ce cœur martyrisé qui battait la chamade dans ma poitrine pourtant mon sourire fut éphémère car les cris eux étaient toujours là face à moi et je voulais y aller. Je me souviens avoir demandé à mon père d'aller les sauver, mais c'est avec ce visage triste qu'il répondis non en me prenant avec lui. C'est pour moi qu'il était revenu, c'est pour me chercher qu'il était là, ce n'était pas pour eux... J'étais triste, je lui en voulais même de les abandonner mais je ne pouvais rien faire de plus que suivre sa puissante main qui tenait fermement la mienne. Je ne savais pas où il m’emmenait mais lui semblait très bien connaitre notre destination. Le regard levé vers le sien en l'attente d'un signe pour comprendre, c'est d'un effroyable frisson dans le dos qu'on stoppa tout deux notre avancée. Papa me lâcha alors doucement la main me demandant de cette voie si calme qu'elle en apaisait les cœur les plus tourmentés de partir dans la rue qui se trouvait sur le côté. Le regard toujours rivé sur lui, d'un ton ferme il confirma son ordre sans même me regarder, je ne pouvais me résinier qu'à lui obéir les membres tremblants alors qu'en face de lui se dessinait l'ombre d'un démon monstrueux....

Qu'est ce que pouvait être cette chose ? Je ne le savais pas... Il faisait bien trop sombre pour que je n'arrive à distinguer quoi que ce soit. Tout ces membres semblablement à des bras fantômes frappaient les murs à tout va, sombrant le quartier dans un chaos indéfinissable. C'est en courant que je vis mon père s'engager au loin dans un combat brutal. L'envi de faire demi tour me pris, il en arrêta même mes pas, mais la main de Ian se posant sur mon épaule me consola dans l'instinct de suivre l'ordre que m'avait donné papa. Un dernier regard et nous étions reparti dans un nuage de fumer étouffant. Là-bas, face à nous nous attendait notre salut... Cette chose immense qu'ils appréciaient tous à appeler le pacificateur... L'Artémis. Sans trop comprendre pourquoi, je n'arrivais plus à avancer, je ne le voulais plus. Je sentais que si je montais là dedans plus jamais je n'allais revoir mon monde. C'est donc une nouvelle fois que je me mis à pleurer. Mon père était encore là quelque part, dehors à se battre pour moi, je ne pouvais donc pas l'abandonner. Et maman ? Maman était toujours là-bas... Non je ne pouvais pas partir, je n'en avais pas le droit. C'est sans le contrôler qu'une nouvelle impulsion jaillit de mon corps, faisant lâcher l’étreinte que la main de Ian avait sur moi. Partant en courant, c'est contre la ceinture de mon père que je me heurtait au coin de la rue d'après. Il était là, vivant, accompagné d'une jeune fille au cheveux blond et de sa mère. Sous le choc, je restais un instant à les regarder avant que Ian n'arrive pour me sortir de cet état d'absence. Mon regard n'en restait cependant pas moins figé sur le sang qui coulait du corps de mon père blessé et faiblissant. Soutenu par d'autres gardiens, on embraquait tous dans l'immense vaisseau qui grondait l'envi de décoller. C'est en me portant une nouvelle fois que Ian ordonna la fermeture cette lourde porte qui sonnait comme un adieu douloureux à notre passé. Il était temps de partir....


Il était trop tard pour reculé, je voyais à travers la large baie vitrée le sol s'éloigner peu à peu. C'est là qu'apparue ce visage dont je me souviendrais toute ma vie... En bas, au milieu d'une nuée de cadavres déchiquetés se trouvait l'Atlante responsable de toutes ces horreurs. Requiem, l'âme démoniaque qui avait détruit notre monde. Je ne pouvais me détacher de son regard glaçant, empli de haine et de rage envers notre vaisseau qui commençait à s'éloigner. C'est en tombant à genou le visage et les mains collés à la vitre que je nous voyais nous éloigner de mon palais qui brûlait devant moi. Pris d'une crise de colère, mes mains frappaient l'épais vitrage dans des cris de rage quémandant ma mère. La réalité éclatait enfin dans mon esprit, s'en était fini... Du moins c'est ce que tous croyait l'espace d'un instant, ils se trompaient. Les Sang Purs prirent très vite le chemin de notre poursuite dans une nuée de vaisseaux de combat. Grouillant comme une fourmilière à nos trousses, les tirent faisaient trembler le géant dans lequel on était tous figés. Était-ce la fin ? Pas encore... L'alarme avait beau sonner, mon père même blessé ne laissait rien tomber. Ses mains posé sur l'étrange appareil au centre de la salle de commandement, le vaisseau fut pris soudain d'une puissance inégalable qui nous permis de fuir dans une trainé d'énergie incroyable. Nous étions enfin or de porter mais pour combien de temps ? Je ne savais pas, c'est alors que je voulais voir mon père que Ian m'éloigna pour me placer dans une des chambres du vaisseau avec la petite fille de tout à l'heure... Elle s'appelait Alexanne. C'est avec elle que j'ai passé le reste du voyage, du moins jusqu'à ce que l'alarme sonne de nouveau plusieurs jours plus tard....

Tout le monde courait dans tout les sens, Ian était revenu me chercher afin de m’emmener avec les autres dans une même salle. Là devant nous s'affichait imposante une planète. On se dirigeait droit sur elle, notre voyage s'arrêtait alors ici ? Pourquoi ? Le vaisseau semblait endommagé d'après les dires des personnes présentes. Allions nous nous écraser ? Apparemment... Tous avaient peur et la situation expliquait bien pourquoi, pourtant c'est en serrant fort la main de ma nouvelle amie que je restais le regard fixe sur cette terre qui grandissait devant moi. J'attendais le coeur battant et le souffle fort qu'enfin tout cela soit fini. L'Artémis se mit de nouveau à trembler, tous tombèrent au sol sur le métal froid alors qu'un bruit assourdissant vint nous plonger dans un assourdissement sans précédent. Des flammes enveloppaient la vitre devant nous, seul mon père restait debout malgré mes appelles au secours. C'est dans un noir total qu'on fut tous plongé quelque instant plus tard alors qu'un choc violent vint tous nous frapper. Nous nous étions écrasés... Des gémissements, des mouvements, Ian me prenant dans ses bras pour me relever. J'ouvrais les yeux le regard troublé par la douleur du choc qui m'avait assommé. C'est seulement lorsque je revenais à moi que d'une voie étourdis je réclamais une nouvelle fois mon père le bras cherchant vaguement dans le vide sa main. Ce n'est qu'une fois totalement réveiller que Ian me laissa défendre pour que je rejoigne mon père étaler là, au sol devant moi... Il avait mal, il était épuisé et sa voie fébrile laissait entendre que son heure était proche. Notre roi était en train de nous quitter. Je pleurais de nouveau alors qu'il caressait de ses dernières forces ma joue dans un dernier signe d'affection avant de me donner son ultime ordre dans un dernier souffle. Pour lui, j'allais devoir protéger les miens, pour notre futur, j'allais devoir me battre à mon tour, pour la paix, j'allais donner ma vie...

C'est dans un ultime cris que Ian m’emmena de nouveau de force alors que des bruits étranges commençaient à résonner autour de nous. J'avais mal, j'étais faible et fatigué pourtant je devais encore fuir, continuer encore et toujours sans abandonner... C'est en esquivant l'armée que je quittait le tombeau de mon père en fonçant toujours plus loin dans les bois nous encerclant. Nous étions sur une autre planète, dans un autre monde, rien n'était plus pareil pourtant notre mission restait la même, survivre et fuir... Cette nuit là, une nouvelle page se tournait, Atlantis n'était plus, mais l'âme des Atlantes elle a survécu, c'est ici sur Terre qu'aujourd'hui la bataille continue, la guerre est loin d'être fini et pour eux, pour ma famille, pour mon peuple, pour mon monde, j'irais jusqu'au bout....

"Un jour nous rentrerons chez nous,
quand la douleur ne sera plus..."